LE FAITE

Nouveauté de la Cave de St Mont, qui n'est pas à son premier coup de maître

La preuve par trois  (extrait de Sud Ouest)
:Jefferson Desport

Difficile dans le paysage viticole gersois de faire plus complexe que le Faîte de Saint-Mont. Un vin haut de gamme décliné dans une double chromatique rouge et blanc dont l'originalité, pour ne pas dire toute l'identité, repose sur un audacieux chateau de cartes : l'assemblage des meilleures expressions des trois terroirs de l'appellation. Soit la mise en bouteille, sinon la synthèse ultime et sentimentale, de trois espaces. De trois langues, bref, de trois entités piquées sur les contreforts des vallons de Saint-Mont, d'Aignan et de Plaisance. Un triangle d'or aux frontières bien délimitées où s'élabore, à l'ombre des chais, un vin puissant, tanique aux forts accents de Gascogne. Un caractère trempé dont le jury chargé d'effectuer le précieux assemblage des millésimes 2003 pour le Faîte rouge et 2004 pour le Faîte blanc a pu, hier, à Termes-d'Armagnac, une nouvelle fois mesurer toute l'étendue et l'intensité. Décryptage du phénomène Faîte de Saint-Mont avec Bernard Bonnet, le président des Producteurs Plaimont.
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Une image maîtresse « Le Faîte, c'est le haut de gamme de Saint-Mont. Nous sommes là, un cran au-dessus de notre politique de châteaux qui représente pourtant ce qu'on fait de mieux. La différence avec les châteaux de l'appellation, c'est que le Faîte est un véritable travail collectif. » Et pour assembler trois terroirs dans une seule et même bouteille, il faut donc sélectionner. « Nous faisons un premier tri en interne, souligne-t-il. Ensuite, c'est le jury qui affine lors de notre séance de dégustation. Mais nous ne prenons que le meilleur. » D'où une production proche de la goutte eau : 20 000 bouteilles pour le rouge et aux alentours de 10 000 cols pour le blanc. En clair, le Faîte est à Saint-Mont, ce que le Pacherenc est à Madiran : une image maîtresse.
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Un exercice de palais Dans un univers où la notion de goût tend à s'uniformiser et plus encore à se méfier des saveurs particulièrement marquées, le Faîte aurait très bien pu ne pas trouver un public adepte de sa puissance. Erreur. Le Faîte de Saint-Mont a ses partisans. Sauf qu'avec lui, les Producteurs Plaimont ne s'adressent pas aux néophytes mais aux fins palais déjà exercés aux subtilités du vin. « On ne peut pas amener quelqu'un à découvrir le vin par le Faîte, précise Bernard Bonnet. C'est un vin de connaisseurs que l'on apprécie lors d'un repas pris ailleurs que dans un fast food. Le Faîte dispose d'une forte personnalité, avec des fruits très mûrs et des tanins fondus. C'est un vin très structuré. »
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Nos voisins en raffolent Aussi surprenant que cela puisse paraître, le caractère élitiste du Faîte de Saint-Mont n'est en rien un handicap à son exportation. Bien au contraire. Cette empreinte digitale exacerbant les nuances de ces trois terroirs plaît en effet beaucoup à nos voisins. « C'est le plus encourageant, note Bernard Bonnet, le Faîte a trouvé sa place à l'export. » Et plus précisément en Angleterre. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si hier la séance d'assemblage a été présidée par un journaliste et écrivain Anglais réputé : Tim Aktin.
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Une émulation chez les vignerons Si le pari commercial du Faîte connaît déjà un certain succès, l'aventure porte aussi ses fruits au sein-même du vignoble. Car, et au même titre que les Barriques d'or, produire du Faîte est un signe fort. « Comme nous ne gardons que le meilleur, cela crée une émulation chez nos vignerons, insiste Bernard Bonnet. Produire du Faîte est quelque chose de valorisant. De plus, avec leur travail, les vignerons contribuent à le faire évoluer chaque année. » Ce dont les amateurs de sensations fortes pourront témoigner les 18, 19 et 20 mars, lors des journées portes ouvertes du vignoble. Un week-end durant lequel le Faîte de Saint-Mont 2003 (rouge) et 2004 (blanc) sera à découvrir en primeur.

 

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Les assemblages

 

A l'issue de la séance de dégustation d'hier, l'assemblage du Faîte blanc 2004 reposera sur trois cépages : l'arrufiac (25 %), le petit manseng barriques et petit courbu (25 %) et le gros manseng (50 %). Pour Tim Atkin : « Ce vin présente beaucoup de fraîcheur du fruit (agrume, citron) et une bonne richesse de lies. Frais, équilibré en bouche avec un boisé fondu, c'est un vin inimitable par sa typicité. C'est un vin de rêve. »
Pour le Faîte rouge 2003, l'assemblage est le suivant : tannat (75 %), pinenc (10 %), et cabernet sauvignon (15 %). Avec deux dominantes : celles du terroir de Saint-Mont (40 %) et d'Aignan (40 %). Pour le critique du jour Tim Atkin, ce vin est : « équilibré avec un boisé fondu qui respecte le fruit et qui apporte la complexité. Avec ces légères notes vanillées et ses tanins arrondis, ce vin vieillira bien. »