Le 6 juin 1944, le Commandement Français de Londres
donne l'ordre de passer à l'insurection générale.
Le Corps Franc
appelle tous ses effectifs, soit 12.000 hommes, pour mener la guérilla,
intensifier les destructions et la répression à partir du 8 juin.
La guérilla
sous forme d'embuscades et de coups de mains, est dirigée par de petites unités,
contre la Wehrmacht, la Gestapo et la Milice.
Les
destructions visent la totalité des moyens utilisés par l'occupant : transports
d'énergie, locomotives, trains, voies ferrées, usines, télécommunications,
ponts.
La répression plus ouverte s'adresse à tous les agents, à tous les
collaborateurs de l'ennemi, contre lesquels existent des preuves de culpabilité
irréfutables.
Les résultats de ces actions multiples se font sentir au bout
de 48 heures.
L'ennemi s'enferme pendant une semaine dans ses garnisons,
évitant toute sortie. Puis il se reprend et organise la contre-guerrilla au
moyen de détachements mixtes variant de 300 à 2.000 hommes, comprenant de
l'infanterie motorisée, des autos mitrailleuses, de l'artillerie et parfois de
l'aviation.
Après le 23 juin, sur ordre du Commandement Français les
effectifs combattants du Corps Franc sont ramenés à 3.200 hommes . En
même temps sont crées des dépôts de maquis, réserve de personnel qui doit être
rappelée lors d'un nouveau débarquement, et versée dans les unités de maquis qui
continuent à tenir la campagne.
Jusqu'au 14 août, les opérations se
poursuivent sur un rythme ralenti mais implacable. Afin d'accroître son
efficacité sur les points sensibles, le Corps Franc est regroupé
:
d'une part dans la vallée de la Garonne, entre Agen et
Castelsarasin,
d'autre part dans les Landes, le Gers, les Hautes et
Basses Pyrénées.
Durant cette première période de maquis, l'activité du
Corps Franc se mesure surtout au nombre de ses interventions contre
l'ennemi. En soixante-huit jours sont homologuées 88 attaques contre des convois
ou des postes, 344 contre les télécommunications, les ponts, les moyens de
transport et les lignes de force.
A partir du 1er juin 1944, les "messages personnels"
de la B.B.C. augmentent considérablement. Le 5 juin 1944, les
messages suivants : "Véronèse était un peintre", signifiant le
déclenchement du plan vert, "Le père la Cerise est verni", ordonnant les
opérations de guérilla contre les allemands, convenus depuis fin avril 1944,
sont destinés au Corps Franc Pommiès.
Le rassemblement des hommes
s'effectue dans la nuit même pour les petites unités. Les armes sont distribuées
jusqu'à épuisement des stocks.
En l'espace de deux ou trois jours, c'est une
mobilisation qui se déroule. Les rassemblements des grandes formations ont lieu
en divers points dont les suivants pour le Corps Franc Pommiès
:
Toutes ces unités ont pour mission de harceler l'ennemi et d'exécuter des sabotages sur les voies de communication et sur les lignes des PTT, c'est le plan vert.
Conformément à la mission qu'ils ont reçu, les maquis exécutent des sabotages dans leur zone d'activité sur les voies ferrées et les lignes téléphoniques. Ces opérations débutent dans la nuit du 7 au 8 juin 1944.
Le 6 juin, tous les éléments issus de la compagnie NAVARRO, de la brigade CERONI et du bataillon FRANCK constituant la 3ème Compagnie sont en place. lls participent à de multiples combats, après s'être signalés pendant la période clandestine par des coups de mains audacieux sur les lignes de ravitaillement , sur les détachements isolés de l'ennemi, et par des destructions systématiques, telles que celle de la fonderie d'Hispano Suiza à laquelle à participé l'équipe de SARRAZIN, des lignes de chemin de fer ( compagnie SAUBION ) et sur des prisons de la Gestapo.
Cette période se termine aux environs du 25 août 1944. Elle est caractérisée par les combats de Castelvieilh du 8 juin, de Casteralou du 11 juin, de Monassut du 13 juillet, de la libération de Lourdes, de Tarbes du 18 août et le combat de Mascaras épilogue de la chute de Tarbes.
Dans la matinée du 8 juin, un groupe du C.F.P. attend au carrefour de Mocassin sur la départementale N° 2, une liaison avec le P.C. POMMIES. Mais ce sont des véhicules allemands qui se présentent, occupés par des hommes en bleu de chauffe. Quand les hommes se rendent compte de leur méprise, il est trop tard.
Dans la clandestinité, la compagnie DE CHAZELLE porte
le nom de Bataillon et en a l'effectif, mais par suite des pertes et des
défections, cet effectif se réduit à celui d'une Compagnie.
Le 9 juin,
cette unité ( future 1ère Cie du 1er Bat ) prend part aux opérations de lutte
ouverte , en particulier à : Castelvieilh, Sarouille, Monassut, Soumoulou,
Livron, etc.
Le 11 juin, dans la matinée,
la section BOUTIN ( adjoint SARRAZIN ) reçoit l'ordre de détacher
des patrouilles sur les 2 routes constituant son secteur de surveillance. Ces
patrouilles composées de 12 hommes partent à 14 heures 30. L'une est conduite
par l'adjudant-chef TRESPEUCH suit la route nationale
Rabastens-Tarbes. Elle aperçoit tout à coup un convoi allemand composé
lui semble-t-il de 3 camions. Vite le chef fait dissimuler ses hommes de part et
d'autre de la route, dans les fossés, et décide d'engager le combat contre le
convoi. Tout à coup apparaissent de nombreux autres camions. Le convoi en
comptait 21. Ce chef de patrouille n'hésite pas et maintient l'ordre
d'attaque.
On laisse passer le premier; le deuxième est détruit entièrement
par une grenade lancée par MARQUES. La colonne ennemie stoppe et les
soldats sautent des camions pour engager le combat. Ils sont pris à partie par
la patrouille et le combat durera 7 heures au bout desquelles les allemands
jugèrent plus prudent de regagner leurs camions et de faire demi tour.
Vers
20 heures, l'adjudant-chef SARRAZIN René demanda des volontaires pour
dégager les blessés. 3 se présentèrent, BOURTOULE Louis, SALLES
Albert, OTTIN Jésus. Ils aidèrent la patrouille TRESPEUCH à la
mise en déroute des allemands et réussirent à dégager un blessé. Ce combat coûta
à la 3ème compagnie 3 morts : adjudant-chef TRESPEUCH, GUILLEMET, MARQUES
et 1 blessé CHRISTOL.
Ont été cités pour leur action au cours de ce
combat TRESPEUCH, GUILLEMET, MARQUES, CHRISTOL,
SARRAZIN, BOURTOULE, et SALLES. Les pertes allemandes ont été
évaluées à une centaine de morts et de blessés.
Le 15 juin, une embuscade tendue par des éléments de la compagnie GRATTARD sur la R.N. 128 à Saint-Sauvy, tourne mal. Vers midi, une colonne allemande venant de la direction de Mauvezin, sans doute informée de la position du maquis a mis pied à terre assez loin pour surprendre totalement les résistants. Il n'y a pas de morts mais trois hommes : BARTHE, BERTAUD, LACROIX sont faits prisonniers et déportés en Allemagne après avoir été internés à Auch puis à Toulouse.
La réaction ennemie était prévue dans les plans du haut
commandement. en effet, le plan "K" du Général KOENIG, commandant
en chef des F.F.I. a prévu le repli dans les Pyrénées des maquis qui sous
la pression ennemie ne pourraient plus tenir en plaine. Londres de son
côté n'a pu fournir de parachutage depuis le jour "J", en raison des
opérations de Normandie. Aussi le chef POMMIES dès le 16
juin a-t-il prescrit de nouvelles dispositions à ses troupes, pour prendre
effet le 23 juin. Beaucoup d'hommes sont renvoyés dans leurs foyers,
provisoirement. Il est prévu des "maquis mobilisateurs" qui doivent regrouper
les volontaires au fur et à mesure que les moyens le permettront. D'autre part
le Corps Franc est réorganisé en brigades en vue de l'occupation du
maquis Béarn. En fait, les unités de l'O.R.A. si elles commencent
leur mouvement de repli ne vont pas atteindre le massif Pyrénéen. Leurs
effectifs épurés de moitié , elles reçoivent de nouvelles missions à compter du
1er juillet.
C'est ainsi qu'il revient à la brigade DERINES
"LE MAGNY" formée en Lot et Garonne de se couvrir vers Auch . De
son côté la brigade MILER "MALLART" qui se compose de deux petites
compagnies, MARATIER "MARTIN" et GRATTARD "ROBBE" se voit confier
des sabotages de voies ferrées et de télécommunications ainsi que le harcèlement
sur les axes de circulation afin d'isoler Auch à l'ouest.
Un mois
après le débarquement, le Corps Franc Pommiès recomposé, reste l'une des
principales forces armées de la résistance.
Le 13 juillet, les sections
BOUTIN et VILLARD qui étaient cantonnées à Buros-Maindous (
Basses Pyrénées ) reçoivent l'ordre de se rapprocher de Morlaas en vue
d'un gros parachutage. A 8 heures du matin, les 2 sections font leur mouvement.
A midi, au moment de traverser la route nationale Morlaas-Lembeye
l'adjudant-chef SARRAZIN s'aperçut qu'il manquait une voiture au
convoi. Il fit arrêter les 2 sections et plaçât 2 guetteurs sur la route pour
surveiller les mouvements.
Tout à coup un guetteur signale des voitures
allemandes . En l'absence de BOUTIN et de VILLARD, SARRAZIN prit
le commandement des opérations et donna l'ordre de mettre en batterie. Dès que
la première voiture légère allemande arriva à environ 5 mètres de lui
SARRAZIN fit feu de sa mitraillette et tua les 5 occupants. Il commanda
aussitôt feu pour tout le monde et les 4 voitures restantes furent neutralisées.
Sur ces entrefaites arrive un convoi de 61 véhicules dont 2 A.M. et 2 camions de
miliciens. Le repli des 2 sections était impossible parce qu'il était trop tard
et surtout que les allemands étaient trop nombreux.
SARRAZIN décida
donc d'attaquer le convoi malgré la disproportion des forces. Le feu s'ouvrit
lorsque le premier camion parut à environ 200 mètres des tireurs. Mais l'ennemi
essaya d'encercler les sections et donna par 2 fois l'assaut qui fut
repoussé.
Aussitôt après le deuxième assaut, SARRAZIN donna l'ordre de
repli aux survivants et grâce aux sergent LORGUE et au chasseurs
BOURTOUL, SARRADO et GIL, qui avec mitraillettes et grenades
fixèrent l'ennemi, les autres purent se replier en emportant 2 blessés : le
Sergent-chef CHOURRE Prosper et le Sergent SARRAZIN
Charles.
Le combat dura une heure et demie sans arrêt et les sections ne se
replièrent que lorsque les A.M. les prirent à partie.
Les pertes de la 3ème
compagnie furent de 12 morts et 2 blessés : Adjudant-chef BOUTIN,
adjudant LE MOLGA, sergents DECHAU, GAILLAT,CAZOBON, les chasseurs
CHRISTOL, DOS, LEBLEU, SALLES, ABADIE, LANGELEZ,
LAMARQUE.
Citations : Adjudant-chef SARRAZIN René,
Sergent-chef CHOURRE, sergent SARRAZIN Charles, chasseurs
BOURTOULE, SARRADO, GIL.
Le 14 juillet, une douzaine
de volontaires appartenant à la compagnie FRANCOT du CFP, monte
une embuscade à "Saint-Jean-de-Bazillac". Ils se placent de bonne heure
près de la côte de la Hurée, sur la RN 124, à 7 kilomètres d'Auch.
Vers midi, un convoi ennemi de six camions et des véhicules légers, se présente
précédé d'un motocycliste. C'est une troupe de 80 hommes qui doit attaquer le
maquis PEREGORT à Antras. Les maquisards font feu de toutes leurs
armes au passage des premiers véhicules sans se douter que d'autres suivent
assez loin en arrière. L'ennemi riposte de son mieux, appuyé par les éléments de
queue qui tentent de contourner l'embuscade. L'ordre de repli donné par le chef
HENON n'atteint pas trois hommes qui pris sous la mitraille ont trouvé
refuge sous un ponceau partiellement éboulé et où les allemands ne les
découvriront pas. Le groupe a perdu un homme au cours du repli, le chasseur
BRU.
Les Allemands annoncent la perte du motocycliste, un adjudant de
la feldgendarmerie. Mais les hommes cachés sous le ponceau les virent ramasser
des blessés.
Les Allemands ont dressé des barrages dans le bourg de Jégun. Le chef MARATIER du C.F.P. qui transporte un suspect, un apprenti gangster, dans sa voiture s'y fait prendre. Ne pouvant se dégager, il saute les remparts. Le suspect est capturé par les allemands ainsi que le maquisard SPOHR qui en sautant s'est foulé la cheville. Ils sont emprisonnés à Toulouse jusqu'au 20 août 1944.
Le 15 juillet, accrochage à "Héréchou" : le véhicule de tête de la section FUMEL"PIGNADA" du C.F.P. en déplacement de Barran à Gaujac tombe sur un convoi allemand circulant sur la RD 40 qui le prend sous son feu. La voiture peut faire demi-tour, mais le jeune SCHREYER est tué.
Le 26 juillet, embuscade de Leboulin : un groupe de 7 hommes du C.F.P. de la compagnie FUMEL, dépêché de Sabaillan, attaque à la grenade et au fusil mitrailleur un convoi allemand sur la R.N. 124. Le chef WOLYNSKY a disposé les éléments d'attaque sur un tertre boisé dominant la route, qui à cet endroit forme un virage prononcé. Le choc est très violent. "Gammons" et "Mills" ( grenades américaines) s'abattent sur le premier et le second camion; les occupants du troisième sautent à terre et prennent l'embuscade de flanc. Les maquisards se replient et perdent trois des leurs sous le feu des poursuivants.
Le 26 juillet, opération allemande à Viella contre le P.C. MILLERET "CARNOT" du C.F.P. Une forte colonne venant de Pau abattent deux hommes du maquis au carrefour d'Aurensan. Scindés en plusieurs éléments, les uns ratissent la campagne à la recherche de maquisards, d'autres vers le bourg de Viella où ce jour là faut-il préciser, le commandant de brigade MILLERET a convoqué ses chefs de compagnie. Deux hommes attendent à la ferme LABARRERE sur la route le lieutenant ALLAVENA "AUTERIVE" qui doit arriver de Lasserade. Ils sont surpris par l'irruption de la colonne ennemie. le premier DARRICAU, est tué; son compagnon VARINI est capturé. Son cadavre sera retrouvé dans un champ quelques centaines de mètres plus loin. La liaison disparue, la voiture d'ALLAVENA va tomber sur les allemands.
Des groupes d'allemands battent les environs. Ils cernent plusieurs maquisards dont le chef TISON dans un bosquet. Ils se rendent sauf Sanchez RODRIGUEZ qui s'échappe et SERRANO qui est mortellement blessé. La ferme BELLARDE, siège du P.C. MILLERET réduit à quelques membres est également cerné, les occupants ont été avertis et le capitaine DANGOUMAU et les propriétaires font disparaître armes et documents. Les allemands ne trouvent rien , ils alignent contre un mur les époux BELLARDE, puis DANGOUMAU, et le jeune ABADIE sont emmenés à Viella. L'officier des détails DURRIEUX caché dans le chai de la ferme est trouvé et un soldat l'abat d'une rafale.
L'après-midi, les captifs sont rassemblés dans la cour du
notaire Maître MAUR où ils sont triés. Les gens du pays sont relâchés.
DANGOUMAU et ABADIE également grâce à des papiers professionnels.
Mais ALLAVENA, DERT, DUFAURE, GLANDA, LANINE, MENDOZA et TISON
qui n'ont aucun moyen de défense sont emmenés au lieu dit "Le Pedouen",
où ils sont mitraillés.
MILLERET , ne se trouvait pas le matin à son
P.C. ayant passé la nuit chez M. WINTREBERT.
L'affaire de Viella a des prolongements du fait de la capture d'ALLAVENA et de ses compagnons. L'un d'eux, Gérard SCHMIDT, a échappé au peloton d'exécution mais est contraint de conduire les allemands à son maquis de Lasserade. Le contact est pris avec celui-ci qui accepte l'offre qui lui est faite par l'officier de la Wehrmacht : les hommes sont désarmés et repartent saufs sans être inquiétés.
La brigade CARNOT subit d'autres attaques des allemands d'Aire sur Adour et de Mont de Marsan.
Le 2 août, à Bernède : opération visant à nouveau la capture de MILLERET qui a passé la nuit au château de Galaudon en compagnie de DANGOUMAU. Le petit poste de surveillance placé à l'avant donne l'alerte suffisamment tôt pour permettre aux deux officiers de s'échapper. Mais les deux hommes de garde, ANFRAY et MARIOLE sont tués. Les allemands mettent la main sur un parachutage entreposé dans une dépendance du château.
Le 15 août, l'heure des vrais combats est arrivée. Conformément aux ordres du Commandement Français d'Afrique du Nord, le C.F.P. rappelle ses dépôts et maquis et porte son effectif à 8.000 hommes. Sur les routes et les chemins les arbres s'abattent autour des grandes villes. Les ponts sautent, les voies ferrées, les lignes de transport d'énergie, les télécommunications sont systématiquement coupées. En même temps la Milice est durement attaquée. Elle s'effondre comme à Pau ou capitule comme à Tarbes.
Le 15 août, à Pessan :
attaque du convoi de la Milice fuyant le département. La résistance était au
courant depuis la veille. Des embuscades tendues sur la route de Toulouse
n'ont rien donné. Une section C.F.P. de la compagnie de FUMEL
"PIGNADA", postée sur la R.N. 626, intercepte le convoi vers 10 heures.
Sous
le coup de la première grenade, la colonne stoppe, les miliciens se répandent
sur les bas-côtés, ripostant au jugé. Le responsable du groupe estimant qu'il ne
peut se maintenir devant le nombre de miliciens, ordonne le repli.
Un
convoi allemand s'est mis à la poursuite de maquisards du groupe MURGUET
opérant une réquisition d'automobile. Deux sont tués : Roger LECHES
et André TAILLEFER ainsi que le jeune Bernard SEGUIN de la
localité.
Le 16 août, à Bellegarde-Adoulins, embuscade tendue par un groupe de la compagnie de FUMEL "PIGNADA" à un convoi allemand arrivé d'une direction opposée à celle prévue. L'engagement a lieu dans de mauvaises conditions mais se révèle meurtrier pour l'ennemi. Le maquis perd deux hommes, CADIOU et METEL. Une partie de ce convoi allant sur Auch est pris à partie par un groupe de la compagnie GRATTARD aux lacets de Miramont. Deux maquisards sont tués : le chef de groupe CASSE et le jeune CARPI. L'ennemi perd 5 tués.
Le 17 août a lieu une conférence d'État-Major des F.F.I. à laquelle assiste le chef régional, le Colonel RAVANEL. Ne sachant pas ce que vont faire les allemands, il est décidé de les attaquer où ils se trouvent, dans la ville d'Auch.
Le 17 août, attaque au cours de leur relève, des postes allemands qui contrôlent l'accès de la ville de Cahors, attaque qui provoque l'évacuation de la garnison allemande. Celle-ci est attaquée à nouveau au cours de son repli au lieu-dit les Sept-Ponts.
Le 18 août, c'est le coup d'audace qui libère la ville de Montauban .
Le 18 août, à 17 heures 30, il lance un ordre d'opération en vue de resserrer l'investissement de la ville d'Auch, adressé simultanément aux formations C.F.P.,C.F.L. et aux espagnols. L'attaque de la garnison est fixée au 20 août. Il appartient au corps franc du bataillon SOULES, commandé par le Lieutenant TACZANOWSKI, de la légion étrangère, de s'infiltrer dans la ville le premier.
Le 19 août, libération
d'Auch.
Les 20 et 21 août, le Corps Franc, en liaison
avec le Bataillon de l'Armagnac, attaque à l'Isle Jourdain, la
colonne allemande forte de 400 hommes constitué de l'ancienne garnison
d'Auch.
Les allemands ayant reçu l'ordre de se replier sur
Toulouse, le commandant FOURNIER, officier de renseignement du
bataillon de l'Armagnac, venant à Auch, le matin, constate que les
allemands sont prêts à quitter la ville ce que confirment les Ponts et
Chaussée.
Le dispositif F.F.I. est alors changé en toute hâte. Le
bataillon de l'Armagnac, se met en mouvement vers 13 heures.
L'après-midi les
allemands quittent Auch. Ils rencontrent de sérieuses difficultés sur
leur parcours et des embuscades à Giscaro, Monferran-Savès et entre les
deux passages à niveau de l'Isle-Jourdain. Ces accrochages déclenchent
l'alerte du bataillon CASANOVA du C.F.P. Quand le bataillon de
l'Armagnac atteint l'Isle-Jourdain, les allemands sont bloqués au pont
de la Save. La résistance locale a édifié un barrage de fortune en
plaçant une machine à vapeur en travers de la route; Des volontaires lislois en
assurent la défense avec quelques armes individuelles. La nuit tombante achève
de dissuader l'ennemi bluffé par cet obstacle.
La colonne Nord du bataillon
de l'Armagnac, est à pied d'oeuvre vers 21 heures. Le Capitaine MESSIN
qui la commande place ses effectifs le long de la R.N. 654, face à l'Ouest. On
signale déjà un vif engagement de patrouilles, les "Armagnac" ont 1 tué et 5
blessés mais font 1 prisonnier. La colonne Sud venant de Samatan prend
position à son tour. Dans la nuit, la compagnie BAFFERT du C.F.P.
(Bataillon CASANOVA) s'est également porté sur les lieux. Ces 2 éléments
tiennent ensemble la rive droite de la Save.
Le 20 août, Au matin le convoi s'étale le long de la route de part et d'autre du passage à niveau de la "Coume". Le Capitaine PARISOT tente une négociation qui échoue. Il accorde un délai de 3 minutes et se retire. Les allemands prennent leur disposition de combat. Le délai expiré, PARISOT fait ouvrir le feu. alors débute une journée de durs combats.
L'ennemi cherche à se dégagé vers l'Est mais toutes ses
tentatives sont bloquées par les tirs des "Armagnacs" et de la compagnie
BAFFERT du C.F.P.
En fin de matinée, PARISOT devant la
pugnacité des allemands, demande du renfort au Colonel HILAIRE,à ce
moment-là à Auch. Le chef POMMIES venu retrouver ses officiers de
CLERCK et MILLER, au quartier Espagne est sollicité.
A 14 heures, MILLER dépêche les compagnies MARATER et GRATTARD sur les lieux du combat. Elles vont compléter le dispositif ami au Nord et au Nord-Ouest du château de la Coume, point d'appui de la défense allemande. Le bataillon FRANCO de la brigade LE MAGNY s'est porté vers l'Ouest de part et d'autre de la route de Razengues. Les chefs du C.F.P. confèrent avec l'adjoint de PARISOT, le Capitaine MONNET. Il est décidé que leurs unités déclencheront l'attaque générale à 19 heures 30, heure à laquelle les forces du bataillon de l'Armagnac cesseront le feu afin d'éviter de tirer sur les éléments amis.
L'assaut, précédé des coups redoublés des mortiers sur le
site de "La Coume" , est donné à l'heure dite. Sous la pression des
compagnies AMSLER et de FUMEL, l'ennemi faiblit et les premiers
prisonniers sont faits. Le camion citerne flambe et celui des munitions explose
mis à feu par les allemands. Enfin la reddition entière du convoi, toute
la troupe se rend sur ordre de son chef après avoir brûlé la moitié de ses
véhicules. Les F.F.I. récupère beaucoup de matériel.
Dans cette
action de l'Isle-Jourdain, les F.F.I. ont eu 9 morts et 28
blessés.
Chez les allemands, 7 officiers dont 1 Colonel, 185 gradés et
soldats ont été faits prisonniers dont 60 blessés. De nombreux morts ont été
dénombrés sur le terrain.
Cette opération est l'une des mieux réussies du
Sud-Ouest, grâce à la rapidité dans l'exploitation des renseignements et à une
manoeuvre de grande ampleur, reposant sur une bonne coordination des forces
C.F.L. et O.R.A. dont le C.F.P.
Cette unité n'est que le reste d'un élément beaucoup plus important de la période de la clandestinité : le bataillon de l'Ariège, ayant pour chef Goudenne ( Lieutenant Doumenc).
Formé dans l'Ariège en 1943, ce bataillon avaient des unités réparties dans les viles de Foix, Pamiers et ST. Girons et dépendait du groupe Mallart (Lieutenant Miller).
Le début de l'année 1944 fut pour cette unité catastrophique : livré aux Allemands par un sous-officier français, l'adjudant Vincent, les cadres doivent sont arrêtés ou doivent se cacher. Le lieutenant Puyot est arrêté, les lieutenant Doumenc, Evrard et Chamoux doivent fuirent. Leur appartement reçoit la visite de la Gestapo qui fait le vide chez eux.
Le 6 juin, prendre le maquis dans de telles conditions s'avère impossible. Les Allemands sont nombreux à la frontière espagnole et la Milice, en force elle aussi, (caserne à Foix, école de la Miliceà Pamiers), est très active. Ses chefs dont Garderie, sont de la région et méne une activité importante. La Gestapo, également très puissante, est méfiante et n'a plus confiance en la police française dont une grande partie travaille pour la résistance.
Sur l'ordre du chef de bataillon Doumenc, une compagnie formée au Mas d'Azil sous les ordresdu lieutenant Bruyère gagne le détachement Mallart au Maquis des environs d'Auch, après avoir forcé les barrages allemands aux ponts sur la Garonne.
Les 18,19 et 20 août se déclenchent les combats dans l'Ariège. Le Bataillon de l'Ariège y participe par ses éléments de Foix et de Pamiers et une Compagnie de Saint-Girons. Ce sont les combats de Rimont, de Saint-Girons, la libération de Pamiers et de Foix. Pendant ce temps le reste du Corps Franc Pommiès entreprend la poursuite du Boche.
Le Lieutenant DOUMENC reçoit l'ordre de rejoindre le
CFP. La première condition fut de réunir le Bataillon. Les autorités
F.T.P.F. aidés par les maquis espagnols s'y opposent pour des
raisons politiques ( occupation de la mairie de Pamiers ).
Les éléments de ce Bataillon qui vont se battre montent isolément vers
Toulouse, où, au camp de Bordelongue, ils sont amalgamés avec
d'autres éléments du C.F.P. attendant leur départ pour le front.
Ce sera vers le 20 septembre le départ par le Massif Central
et Dijon, vers la Haute Saône, où le Corps Franc se reformera,
ayant son PC à Scey-sur-Saône. Enfin après avoir été rattachée au
détachement Vignaudon, la future CA1, sera définitivement
rattachée au bataillon Balade, le premier bataillon du
CFP.
Du 19 au 21 août, c'est l'opération menée pour exterminer sur le plateau de Lannemezan, la totalité de l'ancienne garnison de Tarbes. Le général Meyer, commandant la place de Tarbes, est fait prisonnier.
Le 21 août , Poursuivant son action libératrice, le Corps Franc attaque à Bedous l'ex-garnison allemande d'Oloron qui tente de passer en Espagne.
En présence de ces succès, le commandement français confie
au, Corps Franc, à la fois l'honneur de faire flotter de nouveau le
drapeau tricolore à la frontière d'Espagne, de Luchon à Hendaye, et la
mission d'interdire tout passage d'éléments de la Wehrmacht, de membres de la
Gestapo ou de collaborateurs. 3.000 hommes constituant certaines unités dites
territoriales, composées de volontaires déjà assez âgés, sont jetés dans les
Pyrénées pour occuper les vallées, les cols, et les postes de
montagne.
Le 20 août, reformée à Pontacq, la 1ère
compagnie DE CHAZELLE dont l'effectif s'est réduit par suite des blessés
et des tués, parmi lesquels :l'adjudant-chef AUDOUAIRE, est désignée pour
garder les cols Pyrénéens de Arreau, Moudang, Tramezaygues, et de
Fabian.
En même temps commence l'exécution d'un plan conçu par le CHEF POMMIES visant à détruire les unités allemandes qui s'attardent sur la côte landaise. 5.000 hommes sont mis progressivement en place. Certaines unités sont dirigés sur le passage de l'Adour,qu'elles interdiront, cependant que le gros pivotant autour d'Orthez, doit se rabattre par Mont-de-Marsan sur la région de Mimizan. Mais les renseignements signalent tout à coup que l'ennemi ne pouvant gagner l'Espagne, fuit vers le nord. La manoeuvre n'a plus d'objet. Elle est remplacée par une poursuite confiée à des éléments poussés en direction de Bordeaux.
C'est alors le regroupement et le défilé triomphal à Toulouse, où à partir du 20 août 1944, les unités s'organisent pour poursuivre les allemands, puis la montée vers le front du Nord-est.
Dès le 20 août, la 2ème compagnie commence son entraînement, on signe les fiches d'engagement pour la durée de la guerre, l'armement est complété, soit par la subdivision de Tarbes, soit par des stocks cachés par les Chantiers de Jeunesse de Tarbes. Le départ approche enfin et la compagnie du Capitaine BLANC part de la caserne des Hussards à Tarbes pour participer au combats d'Autun.
Au début de septembre 44, la Wehrmacht en retraite
pousse 2 colonnes, l'une qui suit un axe Sud-Ouest Nord-Est par le massif
central, l'autre un axe Ouest-Est par la Touraine et le Berri.
L'idée de
manoeuvre est de s'insérer entre les 2 mouvements à leur point de jonction, dans
le Morvan, et de couper ainsi la route de Dijon et du plateau de Langres.
Le
gros des effectifs du Corps Franc POMMIES qui a laissé derrière lui 3.000
hommes fait partie de la colonne légère, commandée par le chef F.F.I. BERTIN
et par le Colonel SCHNEIDER avec son chef d'État-Major le Colonel
DURENQUE : soit 4.800 hommes qui sont intégrés à cette colonne composée
en outre de la demi-brigade du Tarn du Lieutenant -Colonel TRIOCHE, d'une
demi-brigade de Toulousains sous les ordres du Commandant AJAX, du
groupement de reconnaissance du Commandant HUGHES et du groupe du 5ème
Hussards du Commandant MARCOZ. Au total 9.000 hommes.
Le choc se produira à AUTUN, où se fera pour la
première fois la jonction entre les F.F.I. et l'armée régulière venue
d'Afrique, dans un combat de transition entre la guérilla et la guerre
moderne.
De Toulouse, le corps Franc POMMIES prend le départ le
6 septembre, mi-partie par le chemin de fer, mi-partie par la route et,
le 7 septembre, des éléments du Corps Franc toujours en tête
s'emparent des accès du pont de la Charité sur Loir, prévenant ainsi l'avance de
forts contingents allemands qui se dirigent sur Autun . Le Corps
Franc, laissant derrière lui un groupe de protection, poursuit sa marche et
se heurte à, Etang-sur-Arroux, à un gros détachement allemand. Il
remporte là un premier succès qui est, pour beaucoup de jeunes recrues, le
baptême du feu. POMMIES, poussant toujours son avance, franchit les
remparts d'Autun dans la matinée du 9 septembre. Il est accueilli
avec enthousiasme dans la vieille cité gallo-romaine mais ne fait que traverser
la place pour se jeter aux trousses des allemands et leur fermer la retraite
vers le Nord.
Dans la soirée, POMMIES, qui avait poussé
jusqu'à Saulieu et Arnay-le-Duc, apprend que 3.000 allemands venus de
Nevers descendent sur Autun et sont aux abords de la ville.
POMMIES fait demi-tour et donne l'assaut aux allemands qui, déjà arrêtés
aux portes de la ville sont maintenant encerclés. Le 10 septembre, les
allemands se rendent et laissent aux mains de leurs vainqueurs quantité d'armes;
et de munitions, ainsi que des camions de vivres.
Toute menace est
définitivement écartée d'Autun, le 11 septembre, grâce à cette
action qui eut pour effet d'éviter toute surprise sur sa gauche à l'armée DE
LATTRE DE TASSIGNY.
AUTUN est pour le Corps Franc
une grande victoire, qui lui a valu une magnifique citation à l'ordre du C.A..
La colonne allemande capturée à Autun est celle qui échappait à l'étau
des Maquis du Corps Franc dans les Landes.
D'autre part c'est le
premier contact entre les F.F.I. du Sud-Ouest et les Unités de l'Armée
d'Afrique, et celui du C.F.P. avec le 2ème Dragons originaire d'Auch.
Le bilan homologué de l'activité du Corps Franc depuis le 8 juin est alors impressionnant. Les pertes de l'ennemi en personnel s'élèvent à 1.531 tués, 847 blessés, 2.151 prisonniers, non compris 2.115 prisonniers faits en commun avec le 2ème Dragons.
Après avoir vainement essayé avec le 2ème Dragons d'intercepter de nouvelles colonnes allemandes dans la région de Saulieu-Corbigny, le Corps Franc se porte dans la région de Dijon pour se réorganiser, s'habiller et s'instruire.
Le 3 octobre 1944, la 1ère Compagnie DE CHAZELLE reçoit l'ordre de départ. Regroupée à Bagnères de Bigorre, embarquée 3 jours après à Tarbes, elle rejoint le C.F.P. qui stationne en Haute-Saône. C'est à Cornot, que cette Compagnie prend le caractère définitif d'unité sur le pied de guerre.
La 4ème compagnie du Commandant LEFEVRE arrive à Malvillers le 14 octobre 1944, dans la zone de stationnement impartie au C.F.P., et là se recomplète en armement et équipement. Mais les fiches d'engagement signées à Tarbes sont sans valeur, et il faut en signer d'autres. Cela provoque la transformation du Bataillon LEFEVRE en une compagnie sous les ordres du Capitaine SOUCHET dès que le Commandant LEFEVRE est atteint par la limite d'âge. Elle est la 2ème Compagnie du Bataillon BALADE. C'est la Compagnie des "Enfants de Choeur" de Dagobert ( Capitaine SOUCHET ).