LE CYCLE DE LA VIGNE

 

L’année de la vigne débute en décembre. Après les dernières vendanges, c’est-à-dire le 31 décembre pour certaines parcelles de Pacherenc, vient l’heure de la taille de la vigne. La longueur des sarments est choisie directement en fonction de la vigueur de la plante car elle commande l’importance du rendement par le choix du nombre de bourgeons, mais aussi l’orientation du développement de la plante. Il existe plusieurs mode de taille, mais la principale est entre les tailles courtes, longues et mixtes.

 

En mars, on « débute ». Selon le cas, les labours déchaussent les pieds, en ramenant la terre vers le milieu du rang, et créent une couche meuble qui restera sèche car évite ainsi la perte d’eau par évaporation. La butte de terre mise en novembre au pied de la vigne sous le rang pour la protéger du gel doit être enlevée : c'est le décavaillonnage. Pourtant, la vigne reste fragile : une température inférieure à 0° peut compromettre la récolte.

 

 Enfin, on bine et on désherbe (chimiquement ou non).


 

 

 

 

 

 

 

 

La vigne entre en végétation : c’est le « débourrement », les nouveaux bourgeons latents se développant (n’oublions pas que la vigne est à l’origine une liane). La vigne est réveillée. Si cela s'avère nécessaire, on commence à la traiter contre les parasites et les maladies qui la menacent tout au long de sa croissance.

Les parasites ne frappent pas tous au même moment : certains attaquent au début ou à la fin du printemps, d'autres en été. Il faut donc surveiller attentivement la vigne et rester vigilant.

Pour lutter contre les maladies dues à des champignons (mildiou, oïdium botrytis) ou à des parasites animaux (vers de la grappe, araignées), les vignerons viellanais, soucieux de la qualité et de l'environnement, utilisent de plus en plus la lutte dite raisonnée qui allie efficacité et préoccupations écologiques (produits non toxiques, réduction des traitements, lutte biologique).

 

C’est à ce moment que l’on plante les jeunes vignes.

 Le liage intervient pour attacher les brins de taille sur les fils.

L’ébourgeonnage, pour enlever les bourgeons non fructifiés, car ils prélèvent de la sève inutilement et augmentent le volume de feuillage..

 En avril, avant le phylloxera on plantait les paisseaux. Maintenant on palisse sur fil de fer. Les rameaux de vigne ayant poussés, ils sont redressés et triés de façon à ce que le raisin soit exposé au soleil et aéré ceci pour éviter les maladies (pourriture grise, mildiou).

Pendant la période de développement, on procède à différentes opérations pour limiter la prolifération végétale :

-          l’épamprage, suppression de certains rameaux. l’épamprage consiste à couper les brins dans leur hauteur de façon à concentrer la sève vers la récolte.

-          l’effeuillage, qui permet une meilleure exposition des raisins au soleil (voir plus bas l'explication de D.BARRE)

-          l’accolage, pour maintenir les sarments dans les vignes palissées, qui s’accompagne du rognage des sarments destiné à limiter la pousse .

La floraison est assez courte (4 à 5 jours) et se termine par la « nouaison » (donner des baies) ou la « coulure », chute des ovules non fécondés en cas de conditions défavorables, vont commander le volume de la récolte. La véraison (changement de couleur de la pellicule du raisin) précédera la maturation des grappes (accumulation des sucres et diminution teneur en acides organiques).

 

A partir de fin août, on étudie la maturation par prélèvement régulier des raisins pour fixer la date des vendanges. La maturation est étudiée parcelle par parcelle, cépage par cépage, avant d’arrêter le début des vendanges. (taux de sucre qui traduit le degré alcoolique, acidité, qualité de la peau, maturité « phénolique » de la couleur et du goût des pépins,…)

 

Enfin, en automne, après les vendanges, un dernier labour ramène la terre vers les ceps et les protège des gelées hivernales

 

Exemple de l'effeuillage qui permet pendant la période végétative une meilleure exposition des raisins au soleil

 

Didier Barré l'a bien expliqué sur le site des Jeunes Agriculteurs :

«L’effeuillage est une technique que l’on pratique sur l’ensemble des parcelles depuis de nombreuses années. Les incidences qualitatives sont de multiples ordres, sous l’effet combiné de l’ensoleillement et de l’aération. Le dégagement des grappes nous procure par ailleurs l’entière maîtrise des rendements, un point capital en AOC Madiran. Malheureusement, son cépage phare, le tannat se montre rétif à l’effeuillage mécanique, du fait de ses feuilles de grande taille et nombreuses. Qui plus est, le tannat développe des entre-cœurs très vigoureux qui recolonisent très rapidement la zone fructifère. L’effeuilleuse mécanique est par conséquent réservée aux cabernets franc et cabernets sauvignon, avec de très bons niveaux d’efficacité. La face exposée au nord ou à l’est est effeuillée, après la floraison, au stade où la grappe commence à se recourber. Les 18 hectares de tannat sont effeuillés à la main. Ils mobilisent environ 8 personnes pendant 10 jours. C’est une charge que la valorisation actuelle du Madiran nous permet de supporter. L’effeuillage nous permet de supprimer les grappes présentant un retard à la véraison. Depuis que l’on effeuille, on ne rentre plus un seul grain vert ».


Découvrez La vinification sur la page suivante, ou la beauté de Viella